Glenn D. Walters a créé le PICTS, un outil d’auto-évaluation mesurant huit styles de pensée associés à un style de vie criminel. Cet outil est largement utilisé dans les établissements correctionnels pour évaluer et gérer les schémas de pensée criminelle, aidant ainsi à la réhabilitation des délinquants.
Théorie du Style de Vie Criminel
Walters a développé une théorie selon laquelle le comportement criminel résulte d’un style de vie spécifique, influencé par des facteurs biologiques, sociologiques et psychologiques. Cette théorie aide à comprendre pourquoi certaines personnes adoptent le crime comme un mode de vie, en intégrant des éléments comme les schémas de pensée et les comportements.
Son livre The Criminal Lifestyle: Patterns of Serious Criminal Conduct a reçu le prix du Livre Académique Exceptionnel 1991 de Choice Magazine, soulignant son impact. En tant que professeur à l’Université Kutztown et ancien psychologue clinique dans les prisons fédérales, son expérience pratique informe ses contributions théoriques et empiriques.
Développement de l’Inventaire Psychologique des Styles de Pensée Criminelle (PICTS)
Un des apports majeurs de Walters est le développement du Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles (PICTS), introduit en 1995.
Cet outil d’auto-évaluation de 80 items mesure huit styles de pensée présumés renforcer, soutenir et maintenir un style de vie criminel :
Mollification (minimisation): Les personnes qui adoptent ce style minimisent leurs actes, souvent en trouvant des excuses ou en rationalisant leur comportement. Ils se sentent ainsi moins responsables de leurs actes délinquants (« c’est elle qui m’a poussé à le faire »).
- Cutoff (clivage): Le style de “clivage” implique une déconnexion mentale des conséquences de ses actes, ce qui permet aux individus d’éviter tout sentiment de culpabilité ou de remords pour leur comportement délinquant (la réaction « nique tout » est le style de pensée le plus courant dans les populations carcérales).
- Entitlement (S’arroger des droits, se sentir au dessus des lois): Les personnes qui ont une mentalité d’ayant droit pensent qu’elles méritent un traitement spécial ou des privilèges, ce qui les conduit à ignorer les règles et à être enclines à commettre des actes criminels pour leur profit personnel
- Power Orientation (Orientation vers le pouvoir , affirmer son pouvoir sur les autres): Se caractérise par un besoin de contrôle et de domination sur les autres, qui se traduit souvent par un comportement de manipulation et d’exploitation visant à affirmer le pouvoir perçu (« il y a deux sortes de personnes, les prédateurs ou les proies, laquelle êtes-vous ? »).
- Superoptimism: Le super-optimisme implique une confiance excessive dans sa capacité à échapper aux conséquences négatives, ce qui conduit à des comportements à risque et à un manque de considération pour les répercussions juridiques potentielles. Ils ont souvent une attitude d’invulnérabilité.
- Sentimentality (Actes de gentillesse interessés ): Les individus qui utilisent ce style manipulent les autres en faisant appel à leurs émotions, en utilisant la culpabilité ou la pitié pour détourner les reproches et éviter d’assumer l’entière responsabilité de leurs actes criminels.
- Cognitive Indolence (Pensée paresseuse): Les personnes qui adoptent l’indolence cognitive recherchent des raccourcis et évitent la réflexion complexe et la résolution de problèmes, s’engageant souvent dans des activités délinquantes sans prendre pleinement en compte les conséquences Elles prennent des raccourcis en sachant que ces moyens mènent finalement au désastre
- et Discontinuity (Discontinuité, Se laisser distraire ): Le style discontinu consiste à se laisser facilement distraire par ce qui se passe autour de soi. Ces personnes ont des difficultés à maintenir un engagement en faveur du changement ou à donner suite à leurs engagements ou à leurs bonnes intentions.

Le PICTS inclut également deux échelles de validité (Confusion et Defensiveness), quatre échelles factorielles (Problem Avoidance, Interpersonal Hostility, Self-Assertion/Deception, Denial of Harm), deux échelles de contenu (Current et Historical), deux échelles composites (Proactive Criminal Thinking et Reactive Criminal Thinking) et un score général (General Criminal Thinking).

Glenn D. Walters, U Kutzown
Théorie du Style de Vie Criminel
Walters a formulé la théorie du style de vie criminel, qui postule que le comportement criminel résulte d’un style de vie spécifique, caractérisé par des schémas de pensée et des comportements récurrents.
Cette théorie, détaillée dans son livre de 1990 The Criminal Lifestyle: Patterns of Serious Criminal Conduct (The Criminal Lifestyle | SAGE Publications Inc), reçu le prix du Livre Académique Exceptionnel 1991 de Choice Magazine, examine comment des facteurs biologiques, sociologiques et psychologiques interagissent pour produire un engagement à vie dans le crime.
La théorie s’appuie sur une approche dynamique, intégrant des concepts comme l’irresponsabilité, l’impulsivité et les relations interpersonnelles négatives, comme décrit dans une analyse de 2006 (Glen Walters’s Lifestyle Theory Analysis). Elle propose que le crime n’est pas un incident isolé mais un choix de vie, motivé par des stades destructeurs où la motivation passe de la peur existentielle à l’épuisement et à la maturité. Cette théorie a été étendue dans des travaux ultérieurs, comme Lifestyle Theory: Past, Present, and Future , où il combine les grandes théories passées avec la rigueur méthodologique des mini-modèles modernes.
Une application notable est son exploration des quatre regroupements de styles de vie (leader, follower, rebel, disabled), offrant une explication globale du développement des styles de vie criminels.
Travaux sur l’Intégration Théorique
Walters a plaidé pour l’intégration théorique en criminologie, un domaine fragmenté par un excès de théories. Dans Modelling the Criminal Lifestyle: Theorizing at the Edge of Chaos (2017), il introduit le concept de contenu de pensée criminelle, intégrant des théories comme la théorie générale du crime, la théorie de l’apprentissage social et la théorie de la tension générale, tout en plaçant la théorie du style de vie dans le cadre des systèmes dynamiques non linéaires (théorie du chaos). Il utilise sept principes du chaos pour expliquer les relations et processus centraux, aidant à comprendre la prise de décision criminelle et la désistance.
Dans Closing the Integration Gap in Criminology: The Case for Criminal Thinking (2019), il propose un modèle multi-étapes d’intégration théorique, organisant les facteurs de risque vérifiés autour de la pensée criminelle en triades (réseaux de trois variables) et clusters thématiques. Ce travail vise à réduire le nombre de théories criminelles et à renforcer la discipline comme science, offrant un paradigme de travail pour les chercheurs.
Recherche et Publications Étendues
Reconnaissance et Impact
Le livre The Criminal Lifestyle: Patterns of Serious Criminal Conduct a reçu le prix du Livre Académique Exceptionnel 1991 de Choice Magazine, un témoignage de son impact. Ses travaux sont également reconnus pour leur applicabilité pratique, comme en témoignent des études sur l’utilisation du PICTS dans des populations carcérales anglaises (Using the Psychological Inventory of Criminal Thinking Styles with English Prisoners | Office of Justice Programs). Son expérience en tant que psychologue clinique dans les prisons fédérales et militaires informe ses contributions, offrant un pont entre théorie et pratique.
En résumé, les contributions de Glenn D. Walters à la criminologie sont profondes, couvrant des outils d’évaluation, des théories intégratives et des recherches empiriques, avec un impact reconnu par la communauté académique et pratique.
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